Drug test
Parfois, la poisse, ça colle aux basques.
Vendredi dernier, c'est avec une joie à peine contenue que je suis sortie en boite avec des amis. Pour oublier, entre autres, le trop plein de boulot. Bref, me défouler.
Rendez-vous au RCA à 23h, un des spots de Bangkok où les boites pullulent. On s'installe en terrasse, le temps de boire quelques verres avant d'aller danser. Je décide d'aller à l'intérieur de la boite pour acheter une bière.
Très mauvaise décision. A peine avais-je mis un pied à l'intérieur que des flics barricadaient les portes. Mouvement de panique: plusieurs centaines de personnes coincées à l'intérieur d'une boite, thaïs en majorité, mais aussi quelques étrangers paumés dans la masse, comme moi. Toutes les issues bloquées. Ma première idée à été de me coler contre un mur pour éviter de me faire écraser en cas de mouvement de foule. Deuxième étape, essayer de communiquer avec ces messieurs de la sécurité. Peine perdue: aucun ne maîtrisait le moindre mot d'anglais. En tout cas, pas moyen de sortir de ce trou à rat, ça j'avais bien compris...mais pourquoi ?
Coups de fils aux amis restés à l'extérieur: "Tu sais ce qui se passe ? ", " Non , merde, t'es à l'intérieur ? Ya au moins une trentaine de flics autour de la boite, qu'est-ce qui se passe ? Trouve un moyen de sortir !", "Heu, bah oui j'aimerais bien".
Les policiers thaïlandais qui encerclaient le bâtiment ont finalement appelé leur chef pour renseigner les quelques "farangs" (étrangers) en mal d'information. Pas doué non plus pour la langue de Shakespeare, le chef en question a réussi à mimer (avec élégance) qu'il nous fallait chacun prendre un petit flacon, pisser dedans et le remettre aux autorités présentes pour avoir le droit de sortir.
Gloups, un drug test. Dans un pays où la moitié de la population carcérale est composée de touristes ou résidents étrangers pris avec de la drogue sur eux. Damned. C'est le genre de moment où l'on aimerait bien revenir en arrière et ne pas avoir touché, même un mois avant, à un certain genre de cigarettes qui font rire. Quand on sait que ce genre de substance reste plus de 3 mois dans les cheveux, on est en droit de paniquer sérieusement lors d'un test d'urine en Thaïlande.
Pas moyen d'y échapper. A la queue leu-leu , tout le monde a pris un tube, puis s'est rendu aux toilettes pour accomplir son devoir. Je vous passe l'humiliation de devoir agiter son petit flacon et son passeport devant les flics pour pouvoir sortir de la boite et atteindre la loooongue file d'attente menant aux "autorités en charge des analyses". C'était assez comique de voir tout le monde avec son petit tube en file indienne.
Tellement marrant qu'au bout de 10 minutes, nous avons tenté une mission commando avec 2 anglais et un polonais. J'avais repéré une issue momentanément sans surveillance, et nous nous sommes un à un faufilés vers la sortie sans demander notre reste. Ta-da !! (Sentiment d'avoir échappé à une possible énorme galère).
Il était déjà une heure du matin. Et avec tout ça, j'avais toujours pas de bière.
La file d'attente, à l'extérieur de la boite